Comité “Ecole de la rue Tlemcen”
La Shoah
Nous, on parlait le yiddish,
Mais un fou est arrivé d'Autriche
Et maintenant nous voilà
Tous victimes de la Shoah.
Nos amis les Anglais
Nous passaient des messages codés.
La BBC était écoutée
Les rideaux fermés.
Moi, j'ai reçu une convocation.
Je pensais une arrestation
Mais ce fut une déportation
Suivie d'une exécution.
Nous, on parlait le yiddish,
Mais un fou est arrivé d'Autriche.
On a entendu le bruit des bottes
Qui annonçait l'holocauste.
Poème de Saïdou
lu par Virgile,
élèves de CM2 de l'école Tourtille
Textes, lettres, dessins d’enfants (extraits)
Les enfants à l'étoile
Choeur parlé dédié à la mémoire des enfants juifs déportés de notre école
Vous étiez les enfants à l'étoile,
Vous étiez les enfants de notre école.
Vous avez été marqués, raflés,
Vos parents ont été persécutés, tués.
Mais nous, les enfants de l'école,
Nous sommes de ce quartier.
Sur les bancs, nous vous avons remplacés.
Moi, je suis Rosanna
J'habite rue d'Annam
Moi, je suis Karim
J'habite rue des Panoyaux
Moi, je suis Kostia
J'habite rue Raoul Duffy
Moi, je suis Léa
J'habite avenue Gambetta.
Vous les enfants à l'étoile,
Vous étiez de notre école,
Vous étiez de notre quartier.
Toi, tu t'appelais Rose
Tu habitais rue Orfila.
Toi, tu t’appelais Léon
Tu habitais rue de la Bidassoa.
Toi, tu t’appelais Charles
Tu habitais rue Sorbier.
Vous avez connu les camps :
Drancy, Pithiviers, Auschwitz,
La nuit, la peur, le froid...
Jonas Simon, Grimberg Michel,
Guterman Samuel
Vous ne serez jamais
tailleur, artiste ou professeur.
Kozierow Micheline, Orlick Berthe,
Marder Cécile
Vous ne serez jamais coiffeuse,
journaliste ou danseuse.
Votre avenir s'est perdu à Pitchipoï,
La faute aux nazis, la faute à Vichy.
Le quartier a bien changé,
D'autres émigrés sont arrivés,
D'autres visages vous ont remplacés.
Ils sont devenus des enfants de notre école,
Ils vivent dans notre quartier.
Nous, les enfants cachés, sauvés,
Nous les enfants d'aujourd'hui,
Nous les enfants sans étoile
Nous pensons à vous.
Vous êtes notre mémoire.
Et maintenant nommés,
Inscrits sur cette plaque,
Vous êtes devenus présents.
Vous êtes devenus des soleils
Dans le champ des étoiles
La classe de Cours Élémentaire de Charlotte Milner
Imaginons un petit garçon
Mort par l’extermination
A mon âge, portant mon prénom
Très très sage et très mignon
Pas un extraterrestre, ni un champion
Mais un enfant comme tous les autres,
Très trognon.
Mais alors,
Pourquoi est-il mort ?
Suzanne, école 104 rue de Belleville.
Les couleurs.
Sur la Terre y’a des gens gris
Au fond d’eux –mêmes parce qu’ils s’ennuient Parce que le gris les rend tout tristes
Ils oublient qu’d’autres couleurs existent
Vous qui avez ces couleurs
Des arcs-en-ciel au fond du coeur
Donnez-leur, montrez-leur,
Faîtes-leur en voir d’toutes les couleurs
Posez-leur des tas de questions
Chantez-leur des tas de chansons
Racontez-leur des tas d’histoires
Allez les voir, emmenez-les voir
Sur la Terre y’a des gens gris
Qui n’y voient pas plus clair la nuit
Et dans leurs yeux plus rien ne brille
Car plus personne n’y scintille
Vous qui avez cette lumière
Comme un phare brillant sur la mer
Donnez-la, montrez-la
Faîtes-nous la voir d’toutes les manières
Posez-leur des tas de questions
Chantez-leur des tas de chansons
Racontez-leur des tas d’histoires
Allez les voir, emmenez-les voir
Sur la Terre les gens tout gris
Ont oublié leur mélodie
Si on crie pas nos coloris
A notre tour on devient gris
Vous qui avez ces couleurs
Des arcs-en-ciel au fond du coeur
Donnez-les, montrez-les
Ne les emprisonnez jamais
Ouvrez-leur tout grand les volets
Offrez-nous des courants d’air frais
Eteignez la télévision
Allumez l’imagination !
Chanson chorégraphiée par les Enfants de Belleville
Les wagons (dessin d’enfants de l’école Riblette).
Acrostiche, Ecole, 104 rue de Belleville.
Lettre pour Léon de l’école rue Riblette.
L’itinéraire d’Aline. Collège Françoise Dolto
Je me souviens…
Début
« Je me souviens du temps de la guerre.
Je me souviens de cette dame qui évoquait ses souvenirs.
Je me souviens de ces écoles avec des plaques noires.
Je me souviens des larmes de Rachel.
Les rafles
Je me souviens d’un jour de juillet : on avait emmené mon père, plus tard ce serait ma mère, ma soeur et moi.
Je me souviens de ce cinéma désaffecté La Bellevilloise, en regardant le bâtiment j’ai compris toutes les souffrances.
Je me souviens de ma mère.
Je me souviens que ma mère m’a giflée, pour que j’aie le courage de partir, précisément à cet endroit.
Plus tard j’ai compris que c’était une preuve d’amour
Je me souviens… Ma soeur et moi nous courions très vite, à perdre haleine rue de Ménilmontant. Fuir, toujours fuir, se cacher, enfant cachée.
Les lieux
Je me souviens du quartier où tu vivais.
Nous avons cherché ta maison, ton immeuble, plus rien, tout avait été détruit.
A la place, un square. Pas de jeux. Pas d’enfants.
Où sont les enfants ? Ils travaillent, c’est un jour de semaine, un jour comme les autres, un jour ordinaire. Pourtant…
Le jeu
Je me souviens avoir vu mes amis jouer dans un parc et moi, je ne pouvais pas y entrer car j’étais juive.
L’étoile
Je me souviens de cette fameuse étoile cousue sur nos vêtements.
Commissariat
Je me souviens quand je me suis enfuie du commissariat avec ma soeur.
Des policiers nous ont vues, mais ils n’ont rien dit, ils ont fait semblant de ne pas nous voir.
Je me souviens que deux policiers ont tourné la tête…
Tu étais vraiment toute petite…
L’école
Je me souviens de l’école de la rue Tlemcen.
Je me souviens de l’école maternelle.
Je me souviens de l’école maternelle avec ses couleurs gaies, avec ses couleurs sombres.
Je me souviens que dès que les policiers venaient la directrice nous cachait au sous-sol.
Je me souviens de la joie des autres filles quand je suis revenue à l’école.
Je me souviens qu’on a changé mon identité pour me protéger.
Fin
Je me souviens de mon ancienne vie.
Je me souviens des rires partagés avec ma famille.
Je me souviens quand la solitude m’a anéantie.
Je me souviens quand la guerre était finie de la joie et du bonheur dans les rues j’ai repris mon nom Rachel.
Spectacle monté par les élèves
de 6ème 2 du collège Henri Matisse,
avec leur professeur de français, Claude Millot
à partir du témoignage de Rachel Jédinak.
En souvenir des enfants de notre école déportés dans des camps de concentration
Elèves de l’école 29, rue de Télégraphe
S’il vous plait n’oubliez pas Ida qui a été envoyée dans des camps de concentration alors qu’elle n’avait que 10 ans.
Ida, élève de notre école, ton prénom restera à jamais gravé dans nos coeurs. Ida tu resteras parmi nous.
Ida par Sophie, Youcef, Edwin, Daniel
C’est une petite fille qui s’appelait Rosa. Elle a souffert dès l’âge de 9 ans parce qu’elle a été déportée. On pense vraiment à elle.
Rosa par Rémi, Justine, Moustapha, Issam, Adam
Bluma, qui était dans notre école, a été déportée dans un camp de concentration à 13 ans. Tu t’es fait tuer par les nazis. On pense à toi.
Bluma par Hakim, Kévin, Maxence, Anaïs
Thérèse a été déportée, à l’âge de 9 ans, par les nazis dans un camp de concentration. Nous t’aimons beaucoup même si nous ne t’avons pas connue. Thérèse par Louis, Sarah, Amina, Jordan, Léa
Brigitte nous ne te connaissons pas, mais nous savons que tu as beaucoup souffert. Tu étais autrefois à l’école Télégraphe. Malheureusement à 15 ans, les nazis t’ont enlevée de ta famille. Tu as été déportée pendant la seconde guerre mondiale. Nous pensons beaucoup à toi.
Brigitte par Faïza, Abdessamad, Yann, Lila
Henriette, ancienne élève de l’école Télégraphe, déportée à 15 ans par les nazis dans les camps de concentration, tu es toujours avec nous.
Henriette par Aziz, Lola, Esteban, Aladin, Laura
Se souvenir pour construire l’avenir
Ils habitaient notre quartier…